Décret Tertiaire – Comment aborder le sujet ?

 

 

Ce début d’automne 2022 marque un tournant dans le monde du bâtiment et notamment des entités dites Tertiaires de plus de 1000 m².

En effet, d’ici fin décembre 2022 (une tolérance a été accordée), chaque “entité fonctionnelle” (oui on aime bien les grands mots en France) doit déclarer ses consommations énergétiques, dans le but de les réduire d’ici 2030 de 40%, 2040 de 50% et 2050 de 60%.

Pour faire simple, le niveau de consommations à atteindre pour ces différentes échéances se calcule en fonction de votre type d’activités (bureaux, école, etc.), votre taux d’occupation (télétravail ou non par exemple), votre nombre d’occupants, votre climat (Lyon ou Bordeaux ce n’est pas pareil) et votre consommation réelle de ces dernières années.

Ce texte est, et donc sera, très structurant pour au moins les 30 prochaines années dans nos métiers. Et pourtant, peu d’entreprises ont l’air d’en avoir conscience.

Car en effet, chaque année, une étiquette vous sera donnée pour voir quelle est votre évolution. Et pour une fois, on ne pourra pas tricher (pas comme certains pseudo-labels…). Par conséquent, exit les bâtiments performants théoriques uniquement sur le papier !

Car il ne faut pas se leurrer, demain, on peut tout à fait s’imaginer que, pour répondre à un appel d’offres public, il vous soit demandé votre “étiquette énergie” avec une ou deux feuilles verte minimum : si vous n’avez pas anticipé, comment faites-vous ? Et bien, vous êtes coincés…

Alors comment baisser les consos ?

Car oui, pour atteindre ces objectifs, il va falloir réduire drastiquement vos consommations ! Alors probablement allez-vous monter des stratégies qui vont s’articuler autour de 3 réponses principales, toutes nécessaires à long terme :

  • 1/ les systèmes techniques équipant le bâtiment
  • 2/ les travaux d’isolation et de performance du bâtiment
  • 3/ la gestion des usages et des comportements

Historiquement, les systèmes (équipements de climatisation, ventilation, etc.) ont déjà été souvent rénovés dans de nombreux bâtiments tertiaires. Ceci pour des raisons simples :

  • acheter la paix sociale sans s’endetter pour 25 ans, sans contrainte temporelle pour les entreprises qui ont déjà une activité à faire tourner
  • se conformer aux réglementations diverses (interdiction du R22 par exemple) et garder des systèmes fonctionnels (la durée de vie d’une PAC est d’environ 15-20 ans)
  • se prendre à rêver, comme les publicités le martèlent, que ce soit pour les particuliers ou pour les entreprises, que ce sera le remède miracle à tous nos maux…

Et pourtant, au vu des analyses de consommation réelles, nous constatons que le remplacement des systèmes de chauffage / climatisation et de ventilation ne sera pas suffisant pour atteindre nos objectifs !

Par conséquent, nous allons devoir nous pencher sur les 2 autres stratégies, le travail sur le bâti et sur les usages et les comportements.

Et là, le sujet est bien plus compliqué, ceci expliquant bien pourquoi il n’a pas été traité dans beaucoup de bâtiments à ce jour :

  • dans le 2ème cas (isolation), cela nécessite des investissements lourds et peu rentables (tant que l’énergie n’est pas chère), ainsi que des délais administratifs et risques non négligeables. Par ailleurs, les délais de réalisation sont longs et peu agréables pour les salariés (travaux bruyants et salissants)
  • dans le 3ème cas (usages et comportements), les entreprises craignent de rentrer dans une zone turbulente où ils ne maitrisent pas tout (elles ne veulent pas toucher à la paix sociale) : elles privilégient donc les solutions collectives simples, égalitaires comme on aime, avec chauffage à 22°C pour tout le monde ! Donc pour ne pas perdre de temps, cette réflexion là est éludée.

Demain, du coup, par quoi commencer ?

En vue de la mise en conformité pour 2030, nous allons donc devoir agir rapidement !

A la lecture des arguments cités ci-dessus, la stratégie à adopter me semble assez évidente à suivre. Tout d’abord, nous proposons un accompagnement aux entreprises et aux collectivités pour adopter de nouvelles méthodes (affiliées au #Designénergétique) afin de réduire drastiquement les consommations tout en conservant voire améliorant le niveau de service attendu dans leur locaux ! Ceci devrait nous permettre d’abaisser les consommations assez fortement pour un coût plutôt faible et rapide à mettre en œuvre.

En parallèle, au vu des délais assez longs, nous allons proposer de monter très rapidement une équipe de réflexion pour rénover le bâtiment en y intégrant les enjeux énergétiques et stratégiques de l’entreprise / collectivité. Le remplacement des équipements techniques sera envisagé en même temps dans cette phase s’ils ne sont plus en état d’usage.

En effet, imaginer la stratégie inverse semble très (trop?) optimiste pour au moins 2 raisons :

  • cela signifie que vous aurez terminé vos travaux d’ici 2029 maximum : et oui, il faut au moins une année de consommation pour déclarer une baisse de 30% en 2030!
  • malgré les travaux de performance énergétique, vous ne serez pas certains d’atteindre les performances exigées (il suffit de regarder de nombreux bâtiments récents !)

Comment nous appliquer notre méthodologie à nos propres locaux : un bâtiment "peu performant" et pourtant

De notre côté, nous avons entamé cette démarche de sobriété il y a déjà plusieurs années même si le travail est loin d’être fini.

Celle-ci permet de répondre à l’objectif de toute activité professionnelle : conserver, voire améliorer sa productivité tout en maintenant des locaux confortables été comme hiver pour les collaborateurs.

Nos locaux sont situés dans un bâtiment de 1989 ; les fenêtres ne sont plus étanches, le bâtiment est très mal isolé, la ventilation se fait via l’ouverture des fenêtres, etc. En revanche, nous avons un système de chauffage / rafraichissement “réputé” performant de type PAC Air / Air récent

Alors quels sont les résultats ?

En 2021, nous avons consommé environ 12 000 kWhEF (soit 30 960 kWhEP) d’électricité par an soit 137kWhEP/m².an (ou 2950kWhEP par collaborateur).

J’ai alors cherché quelques points de comparaison :

  • Bâtiments tertiaire considérés performants : 100 kWhEP /m².an tous usages
  • Etude Enertech en bureaux dans le parc existant en PACA en 2010 : moyenne 605kWhEP /m².an tous usages
  • Bureaux Enertech récents : 50 kWhEP /m².an tous usages

Certes, les études comparatives ne sont pas toutes récentes et ne sont pas effectuées dans la même région, mais elles me semblent tout de même pertinentes dans leurs ordres de grandeur.

La référence ENERTECH est encore loin devant mais leur bâtiment est énergétiquement très performant. Quant aux autres locaux tertiaires comparés dans l’étude, nous pouvons constater que nous sommes “très en avance” sur la moyenne.

Vous êtes intéressés ?

N’hésitez pas à me contacter pour vous aider et à changer vos habitudes pour mettre la sobriété au cœur de votre activité !

Il sera ensuite temps de travailler sur l’enveloppe thermique !

 

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