Décret Tertiaire – Comment aborder le sujet ?
Ce début d’automne 2022 marque un tournant dans le monde du bâtiment et notamment des entités dites Tertiaires de plus de 1000 m². En effet,
Cette question semble provocatrice et prétentieuse à l’heure où nous travaillons beaucoup sur la RE2020 et les économies d’énergie ! Mais celle-ci n’est pas née de la dernière pluie. Elle me ronge depuis longtemps et j’avoue avoir mis près de 10 ans à en comprendre (presque) tous les enjeux !
Voilà pourquoi : j’ai longtemps cherché la faute à qui : La réglementation pas assez exigeante ? Le maitre d’ouvrage trop “radin”? Nous, bureau d’études restant dans la facilité avec des solutions toutes faites ? L”entreprise ne travaillant pas assez qualitativement ?
Et bien, à vrai dire, une fois de plus, je pense m’être mal posé la question !
En effet, celle que je me suis posée (et que j’ai posée volontairement dans le titre) concerne uniquement le bâtiment ! Et c’est là où se trouve l’ERREUR MAJEURE !
C’est qu’un bâtiment ne vit pas seul ! Il y a du monde dedans : des HUMAINS ! Et que concevoir des bâtiments performants sans les utilisateurs, c’est impossible ! Même avec une superbe Pompe A chaleur avec un COP de 4 (Coefficient de Performance qui délivre 4 kWh de Chaud pour 1 kWh consommé) et avec une isolation extérieure avec un R de 4 m².K/W, cela ne suffit pas!
Combien de fois suis-je arrivé dans des bâtiments de bureaux où la salle de réunion est vide et le thermostat allumé sur 23°C en hiver ? C’est donc que nous (y compris moi) avons raté quelque chose dans l’élaboration de nos conceptions !
Distinguons tout d’abord 2 cas :
1/ Le maitre d’ouvrage ne connait pas l’utilisateur final : Difficile de trouver une solution à des problèmes quand il n y a pas de besoins exprimés !!
2/ Inversement, dans le cas où le maitre d’ouvrage effectue des travaux pour lui-même ou pour un utilisateur bien défini, le besoin initial peut ICI être défini de façon claire et précise.
Mais, souvent, dès le démarrage de l’opération, la machine s’emballe ! Il faut aller vite pour répondre aux élus ou au maitre d’ouvrage. Par conséquent, l’architecte dessine une esquisse avec des espaces suivant le terrain, suivant les contraintes administratives, les besoins du client, les contraintes réglementaires (thermiques, acoustiques, etc.).
Alors apparaissent les bureaux d’études, relégués souvent en second rideau et qui viennent habiller les bâtiments dessinés par les architectes.
Les solutions techniques sont alors élaborées dans le but d’optimiser énergétiquement le bâtiment, dans un cadre budgétaire à respecter. Le sujet devient central et, la conjoncture aidant, la maitrise d’œuvre essaye de faire au mieux pour faire le meilleur compromis architectural / technique.
Ainsi, la traduction du besoin énergétique des utilisateurs ne s’est jamais réellement faite, ce qui entrainera de fait, une conception si ce n’est bancale, incomplète et probablement surdimensionnée techniquement.
Pourquoi ? Parce que nous sommes allés trop vite !
Reprenons le fil.
Les phases d’études s’enchainent, le DCE est lancé puis la consultation et la signature des marchés. Enfin, le chantier démarre.
Et là, souvent, le chantier avance, en retard… La réception approche les entreprises et la maitrise d’œuvre souhaitent quitter le chantier le plus vite possible car ils sont fatigués ; quant aux maitres d’ouvrages, ils souhaitent récupérer rapidement le bâtiment pour y faire les derniers aménagements avant l’entrée des utilisateurs.
La formation des utilisateurs se limite alors souvent à une prise en main des installations techniques par le mainteneur et par une démonstration de fonctionnement du thermostat sur 5 minutes. Or ces personnes n’ont pas l’historique de l’opération!
Résultat, la passation des informations n’a pas eu lieu, peu comprennent le fonctionnement du bâtiment et les efforts de conception et d’exécution resteront vains !
Pourquoi ? Parce que cette prestation est trop souvent négligée et se trouve en aval de la réception, soit à la fin de la loi MOP!
Et oui, la loi MOP qui néglige complètement les utilisateurs avec ses phases bien définies que nous connaissons tous : ESQ, APS, APD, PRO, DCE, etc.
Et c’est elle qui aujourd’hui nous bloque (ou du moins la lecture que nous en avons) dans le même schéma depuis 40 ans!
Il est donc temps de revenir un peu en arrière… sans forcément tout jeter mais en tenant compte des limites que nous avons constatées précédemment.
En attendant que l’arsenal administratif se mette à jour, pour ma part, je vous propose d’y remédier assez facilement en travaillant avec vous, architectes et maitres d’ouvrages, sur ces 2 points distincts.
En phase Esquisse (ou juste en amont), tout d’abord, de concert avec l’architecte afin d’établir une stratégie énergétique en fonction des besoins des utilisateurs. Au moins 20% des consommations peuvent être gagnées sur cette phase-là, tout en rendant le même service et pour moins cher !!
En phase Etudes, en s’assurant que les besoins ont bien été interprétés par l’équipe de Maitrise d’Œuvre.
Puis en aval de la phase réception, pour accompagner la livraison du bâtiment (avec l’historique énergétique de l’opération), afin de donner les bonnes clés et le pouvoir aux utilisateurs !
Tâchons ensemble de redevenir des citoyens !
Vous êtes intéressés ?
Contactez-nous, nous vous aiderons !
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